Risques et complications d'un traitement non-chirurgical ou chirurgical dans la maladie de Dupuytren
Chaque traitement de la maladie de Dupuytren peut exposer le patient à des risques de blessures nerveuses, des tendons fléchisseurs ou de raideur articulaire.
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Le risque de blessures des nerfs et des vaisseaux dans le traitement maladie de Dupuytren
Le traitement de la maladie de Dupuytren repose obligatoirement sur la section ou la résection des brides rétractiles de Dupuytren. Ce geste, qu’il se fasse en percutané à l’aiguille ou lors d’une chirurgie à ciel ouvert, impose de passer à proximité des éléments vasculo-nerveux, puis d’étendre le doigt. Les conséquences sont un risque de lésion directe d’un vaisseau ou d’un nerf digital (section ou piqûre) ou une lésion indirecte lors de la mise en extension du doigt par le mécanisme d’étirement.
Avec l’aponévrotomie à l’aiguille
Lors de l’aponévrotomie à l’aiguille, les éléments vasculo-nerveux sont par principe exposés et ne sont pas visibles. De plus, le trajet d’un pédicule lorsqu’il surcroise la bride de Dupuytren devient anormal, très superficiel et d’orientation transversale. Peu mobile car sous tension, le pédicule peut surcroiser la bride de Dupuytren à des niveaux extrêmement variables et ce sur-croisement n’est en aucun cas lié à l’importance de la rétraction.
La zone du pli de flexion palmaire distale (au milieu de la paume de la main) reste cependant assez sécurisante. La réalisation d’une aponévrotomie sous anesthésie locale permet de minimiser ce risque grâce au contrôle de la sensibilité distale qui est conservée.
Le risque vasculaire est très faible pour les formes palmaires. Il augmente si l’on traite la partie distale de la paume ou les formes digitales, avec en cas de lésion vasculaire un risque de démasquage secondaire lors d’une intervention chirurgicale ultérieure qui ne permettrait plus de compter que sur un seul des deux pédicules vasculaires, augmentant ainsi le risque de problème post-opératoire.
Mais ce risque dans le traitement de la maladie de Dupuytren est très faible et ne doit pas limiter le recours à l’aponévrotomie en première intention. Il entre en considération pour des formes évolutives, malgré le traitement où la répétition des aponévrotomies devient problématique si le gain d’extension n’est pas suffisant.
Avec le traitement chirurgical
Concernant le traitement chirurgical, la bonne visualisation des éléments vasculo-nerveux met en principe à l’abri d’une lésion nerveuse iatrogène. Par contre, les vaisseaux sont souvent de calibre extrêmement fragile et restent exposés en cas de formes sévères et récidivantes de la maladie de Dupuytren, en particulier en cas de fort gain d’extension.
Risque de blessure des tendons fléchisseurs dans le traitement de la maladie de Dupuytren
Les lésions tendineuses digitales n’existent pas avec le traitement chirurgical. Elles restent possibles pour les aponévrotomies à l’aiguille. Cette complication exceptionnelle n’en supprime pas la gravité, car ensuite leur réparation chirurgicale reste problématique.
L’incidence médico-légale est inversement proportionnelle à l’attente des patients avec un traitement simple.
La raideur articulaire dans la maladie de Dupuytren
Les articulations proximales du doigt appelées métacarpo-phalangiennes ne s’enraidissent pratiquement pas. Elles laissent donc toute la place au traitement non chirurgical répété par les aponévrotomies à l’aiguille et n’imposent que tardivement le recours à une opération.
Inversement, les articulations du milieu ou du bout du doigt appelées interphalangiennes s’enraidissent très vite et souvent irrémédiablement. Cette atteinte rajoute une complexité importante à la maladie de Dupuytren à la main. Elle impose la mise en route lors du traitement chirurgical d’une libération articulaire, voire d’un allongement tendineux en plus de l’ablation des cordes rétractiles de Dupuytren pour pouvoir regagner l’extension du ou des doigts concernés.
Ce cumul de gestes opératoires rend l’intervention plus complexe et moins efficace. Ce risque de raideur articulaire des doigts dans la maladie de Dupuytren (IPP, IPD) impose donc de recourir plus rapidement au traitement chirurgical.