Le début de la maladie de Dupuytren et les premiers symptômes
Une maladie de Dupuytren à la main se définit comme une fibromatose ou sclérose rétractile de l’aponévrose palmaire moyenne, pouvant entraîner la flexion progressive et irréductible d’un ou plusieurs doigts de la main.
Les premiers signes au début de la maladie de Dupuytren : la boule dans la paume de la main
Au début de la maladie de Dupuytren, les premiers symptômes de cette pathologie de la main sont l’apparition d’une boule dure dans la paume de la main sous la forme d’un ou plusieurs petits renflements durs, le plus souvent dans l’axe d’un des trois derniers doigts et de façon totalement indolore. Ce durcissement de la peau est un peu comme du cal survenant lorsque l’on rame beaucoup. Ils forment parfois une ou plusieurs boules dans la paume de la main.
Plus rarement, c’est l’apparition sans raison évidente d’une flexion progressive de l’articulation d’un doigt encore une fois sans douleur. On retrouve aussi certains symptômes de Dupuytren à la main comme la présence d’une petite invagination de la peau dans la paume de la main, créant un petit trou dans la paume de la main comme un mini tunnel appelé ombilication.
L’évolution de la maladie n’est pas systématique. Elle reste le plus souvent très lente et parfois non évolutive. Cependant cette évolution chez certains patients est parfois assez rapide, avec une franche rétraction des doigts de la main qui apparait en un à deux ans.
L'apparition spontanée de la maladie
Un début de maladie de Dupuytren à la main survenant de façon spontanée à la paume ou directement sur un doigt sans cause évidente, sera d’évolution beaucoup plus progressive mais aussi plus régulière. Elle s’installe de façon sournoise et entraîne petit à petit une rétraction digitale.
Ces formes spontanées de Dupuytren à la main évoluent souvent par poussées avec des phases d’accélération parfois importantes sur quelques années. Elles traduisent en général une atteinte bien plus durable et inquiétante sur le long cours, surtout quand cette maladie de la main débute chez des patients jeunes avec une atteinte familiale héréditaire.
Les débuts de l’atteinte restent bien plus fréquents avec l’âge et très souvent à partir de 50 ans chez l’homme, plus tardivement chez la femme.
Les autres facteurs provoquant le début de la maladie de dupuytren
Souvent, l’apparition d’un nodule ou d’un épaississement de la paume de la main dans l’axe d’un doigt, fréquemment le troisième ou le quatrième au détour d’un traumatisme est un signe de début de maladie de Dupuytren à la main.
Certains facteurs causals provoquent l’apparition de formes de la maladie de Dupuytren à la main que l’on pourrait qualifier de formes opportunistes :
- Une simple contusion de la main lors d’une chute ou d’une fracture,
- Suite à une opération de la main pour une fracture du poignet, la libération d’un canal carpien ou un doigt à ressaut,
- Dans le cadre d’un syndrome algodystrophique dans un contexte d’une pathologie du coude ou d’une capsulite d’épaule.
Ces formes de la maladie correspondent à l’expression génétique de Dupuytren qui sommeillait sans s’exprimer, profitant d’une circonstance responsable d’une inflammation de la main pour débuter et se développer un peu.
Ces types de Dupuytren sont souvent peu évolutifs. Ils profitent simplement d’une cause indirecte favorisante pour apparaitre. Evidemment, cela traduit quand même une constitution génétique de Dupuytren et ne concerne donc que certaines personnes.
Des symptômes trompeurs pouvant fausser le diagnostic et la prise en charge
Un début de maladie de Dupuytren à la main qualifié d’opportuniste après un traumatisme pose deux problèmes :
- D’une part, cette forme de Dupuytren se surajoute à la maladie originelle et vient l’aggraver sans parfois être clairement diagnostiquée, ce qui est une erreur.
- D’autre part, elle est parfois à tort traitée comme étant à l’origine du problème à la main, alors qu’elle n’en est qu’un accompagnement qui ne justifie pas toujours d’être pris en considération ou d’être traité. Parfois, elle nécessite un traitement différent de celui de la maladie de Dupuytren, sauf à réaliser un traitement inapproprié et inutile de Dupuytren.
Cas particuliers des formes opportunistes dues à une affection durable
C’est le cas des patients diabétiques et des patients épileptiques. Les formes chez le diabétique sont à cheval entre forme spontanée et opportuniste, car à la fois spontanée dans leur mode d’apparition et d’évolution, et secondaire car en rapport avec le diabète et les fréquents doigts à ressaut ou conflits ténosynoviaux propres à cette maladie qui favorisent un début de maladie de Dupuytren.
Pour l’épilepsie traitée, ce sont des formes causées par les traitements plus que des formes opportunistes et l’évolution est plus inquiétante car le traitement doit bien sûr être poursuivi.